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Découvrez « Les Fées Mellifères », le conte écrit par Plume pour WWF

Ecrire pour protéger la nature, voilà une mission pour Plume ; nous n’avons donc pas hésité une seconde quand on nous a proposé d’écrire un conte pour participer à la campagne de dons WWF.

Retrouvez ce conte en podcast, lu par la talentueuse Aura Atika ainsi que dans le livret des donateurs.

Les fées mellifères

Cette histoire ne commence ni en un temps reculé, ni dans un monde imaginaire, mais il n’y a pas si longtemps, sur une planète connue de vous et moi. Elle parle de petits êtres ailés, d’insectes qui se nourrissaient du nectar des fleurs, et qui en tiraient un suc doré et doux, goûtu et sucré. Cette histoire parle des abeilles.

Un jour, sur cette planète, les fleurs vinrent à manquer, car la terre autrefois riche et forte avait été si intensément cultivée qu’elle en était exsangue, et que plus rien qui fut beau ou bon ne pouvait y pousser.

Bien sûr des voix s’étaient élevées pour tenter de raisonner les hommes, fous dévoreurs de ressources, gaspilleurs de vie et voleurs d’avenir, mais on ne les avait pas écoutées, et le sacrifice de la terre nourricière s’était poursuivi, jusqu’à ce que la dernière fleur fut flétrie. Sans fleurs, plus de nectar, sans nectar… plus d’abeilles. Les petites créatures s’étaient éteintes doucement. Dans le tumulte du monde, leur bourdonnement s’était tu.

Néanmoins, parce que c’est dans l’obscurité que naît la lumière, il advint qu’il fut impossible aux hommes d’oublier le souvenir de ces précieux petits êtres, alors même qu’ils avaient tout oublié des clairières ondulantes et des forêts bruissantes qui autrefois avait enchanté leur monde.

Au fils des années, une prodige étonnant se produisit. Dans la mémoire collective, la réminiscence de ces petits insectes rayés et ailés se transforma. Et il sembla aux hommes que les abeilles, telles que nous les connaissons vous et moi, avaient désormais l’apparence des fées qui peuplaient nos contes d’enfants. Oui, dans la mémoire des hommes, les abeilles
étaient de minuscules et gracieuses petites créatures, pourvues d’ailes soyeuses, qui voletaient de fleur en fleur, comme elles voletaient désormais dans l’imaginaire de chacun, délicieux souvenir d’un temps florissant et joyeux.

Par quel miracle ce que je m’apprête à vous raconter se produisit ? Je ne saurais vous le dire. Mais il arriva qu’un jour, chaque nouvel enfant humain se mit à naître avec le souvenir d’une abeille-fée qui semblait lui avoir été personnellement attribué. Certains humains, parmi les anciens, émirent alors l’hypothèse que ces enfants étaient bénis, choisis et protégés chacun par une fée, qui comme chacun sait, est aussi une marraine bienfaisante capable d’exaucer les voeux. La sagesse germa alors en eux.

Les hommes pressèrent les enfants de souhaiter mille richesses mauvaises et sottes : or, pétrole et huile de palme en abondance. On leur ordonna encore d’obtenir qu’elles remplissent à nouveau les océans de poissons, qui se laisseraient pêcher sans mal.

Les enfants furent très inquiets. Ils décidèrent de se réunir partout où les terres avaient brûlé. Et en silence, main dans la main, ils entamèrent la plus belle et interminable des rondes en priant chacun leur abeille-fée de réensemencer la planète qu’on leur avait laissée ; drôle d’héritage en vérité. Ils firent aussi le voeu que bon sens et responsabilité fussent implantés dans l’esprit de tous les adultes du monde.

D’abord il ne se passa rien. Rien du tout, et les enfant se crurent abandonnés. Mais un matin, alors que de longs mois s’étaient écoulés, la terre commença à se parer d’une multitude de petites pousses… C’est que la vie avait pris son temps, voyez-vous ?

Quelques mois encore furent nécessaires pour que des milliards de fleurs, qui avaient rappelé à elles des millions d’abeilles, vissent le jour.

Quant aux adultes, peut-être leur fallait-il plus de temps, qui sait ? Mais nul enfant ne s’en souciait. Un jour prochain, les adultes, ce serait eux, et plus jamais alors, ils le savaient, ils n’auraient besoin des fées…

Un conte écrit par Aude Guéneau et Cathy-France Martin pour Plume © dans le cadre de la campagne de dons, novembre 2019.

Pour écouter le podcast et faire un don : https://agir.wwf.fr/stopextinction/abeille/

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