Écrivain pour la jeunesse, Timothée de Fombelle a écrit des séries à succès comme Tobie Lolness, Alma ou bien Vango. Il fait aussi partie des parrains et du jury du concours d’écriture Les Petits Molières. Nous lui avons demandé de nous donner trois conseils pour écrire un texte engagé.
1. Une histoire pour transmettre son engagement
« Mon premier conseil d’écrivain est lié au sujet de ce concours : l’engagement. Dans mes livres, j’essaye de faire porter l’engagement par le flot de l’aventure ou de l’humour, de la comédie ou au contraire du drame.
Jean de la Fontaine, lui, met l’engagement au début. Par exemple : « La raison du plus fort est toujours la meilleure. » Il commence par dire ce qu’il a à dire, puis il raconte une histoire. Contrairement à lui, j’ai plutôt tendance à essayer de mettre l’engagement dans le mouvement d’une histoire. L’engagement doit être emporté par ce que vous racontez et il doit en découler une sorte de conclusion. Il ne doit pas être premier dans ce que vous racontez. »
2. Se faire confiance
« Mon deuxième conseil, c’est de vous faire confiance et de faire confiance à votre propre univers. Par exemple, si vous êtes collégien, vous êtes le plus grand connaisseur au monde de la vie d’un collégien à l’aube du XXIe siècle en France, en Europe et même dans le monde. Même un prix Nobel de littérature, même le meilleur des écrivains qui serait couvert de prix ou académicien, serait moins bon que vous pour parler de ce sujet.
Bien sûr, vous pouvez aussi avoir envie de parler d’autre chose : c’est le bonheur de l’écriture, de penser à plus loin que soi. Mais vous êtes les meilleurs spécialistes de vous-même, alors profitez-en ! »
3. Oser montrer
« Le troisième et dernier conseil d’écrivain, est un peu paradoxal par rapport au deuxième conseil. Il s’agit, à un moment, de faire confiance aux autres et d’oser montrer ce qu’on écrit.
J’ai gardé pendant des années des textes planqués sous mon matelas : des histoires, des pièces de théâtre que j’écrivais…
Mais il y a un moment, il faut oser montrer. C’est risqué, car dans un texte, on met toujours tout ce qu’on est, tout ce qu’on a vécu et tout ce qu’on a traversé. On met des choses importantes pour soi. Donc quand c’est mal pris, critiqué par quelqu’un ou même moqué, c’est soi-même qui est balayé par cette ironie ou par cette critique. Et pourtant, il faut oser montrer parce que c’est ça qui fait avancer.
Très vite, j’ai montré les pièces de théâtre que j’écrivais. Je voyais la salle qui se vidait parfois : tant pis. La fois d’après, j’étais un peu meilleur. Même le lendemain ! Je modifiais le jeu de mes acteurs, et ça progressait. Donc osez montrer. Si vous écrivez en groupe, faites ce ping-pong les uns avec les autres, pour faire avancer le texte, pour le faire progresser, pour le mettre à l’épreuve. À la fin, c’est vous qui aurez quand même le dernier mot. »
Les Petits Molières, un concours d’écriture national
Vous êtes enseignant·e ? Timothée de Fombelle fait partie des parrains et du jury des Petits Molières, un concours d’écriture engagée pour permettre à tous les enfants de faire entendre leur voix grâce à l’écriture. Vous avez jusqu’au 7 avril 2023 pour vous inscrire et participer.
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