Écrivain pour la jeunesse et directeur de collection chez Gallimard, Jean-Philippe Arrou-Vignod fait aussi partie des parrains et du jury du concours d’écriture Les Petits Molières. L’auteur de la série Enquêtes au collège et des Histoires des Jean-Quelque-Chose témoigne dans cet article de comment l’écriture peut changer une vie : la sienne, mais aussi celle de tous les enfants qui découvrent le pouvoir de l’écriture.
Écrire peut changer toute une vie.
J’avais dix ans quand j’ai bouclé mon premier roman. Un récit d’une douzaine de pages à peine, rédigé avec soin dans un cahier Constellation et illustré d’images recopiées dans les romans de la bibliothèque rose.
Le héros en était un certain… Jean-Philippe, jeune collégien détective, amateur de mystères, de bagarres et ceinture violette de judo. Je me rappelle encore l’intense euphorie qui me saisissait quand j’ouvrais le cahier pour poursuivre mon histoire. Soudain, je n’étais plus ce gamin qui s’ennuie dans sa chambre en regardant la pluie ruisseler sur la vitre. J’échappais à l’école, aux devoirs, aux parents, aux frangins casse-pieds pour rejoindre le cercle très fermé des héros de romans, devenir l’égal du Club des cinq, de Michel, d’Alice détective, de Langelot agent secret ou de Fantômette.
C’était encore mieux que de lire leurs aventures. À mon tour de rivaliser avec leurs exploits, de bivouaquer sous la tente, de déchiffrer des codes secrets et de mettre en déroute de dangereux malfaiteurs !
Cette première expérience de l’écriture a décidé de toute ma vie. Mais pas seulement parce qu’elle a fait de moi un écrivain : parce qu’elle m’a aidé à grandir.
S’aventurer dans la fiction, c’est échapper à ses propres limites. C’est se projeter dans un double plus valeureux qui nous aide à nous construire. Inventer des histoires console et rend plus fort. On y déploie à sa guise d’autres existences possibles, élargissant ainsi le champ de notre propre vie. L’imagination est un refuge dans lequel, adulte ou enfant, l’on peut se protéger du monde. Mais pas seulement. Car écrire, c’est aussi apprendre à nommer, c’est-à-dire à mieux voir, à mieux ressentir, à mieux comprendre la réalité qui nous entoure.
Lorsque je vais dans les classes pour parler de mes livres, je pourrais presque reconnaître les enfants qui écrivent déjà des histoires. Ils ne le crient pas sur les toits, non. Mais ils ont le regard brillant de ceux qui ont fait leur entrée à l’école du rêve.
Jean-Philippe Arrou-Vignod
Les Petits Molières, un concours d’écriture national
Vous êtes enseignant·e ? Jean-Philippe Arrou-Vignod fait partie des parrains et du jury des Petits Molières, un concours d’écriture engagée pour permettre à tous les enfants de faire entendre leur voix grâce à l’écriture. Vous avez jusqu’au 7 avril 2023 pour vous inscrire et participer.
Difficultés en écriture : les stratégies pour aider vos élèves
La fluence qu’est-ce que c’est et comment s’en servir pour enseigner ?
Classe flexible : qu’est ce que c’est et comment se lancer ?
Faut-il donner des devoirs à la maison ?
Territoires Numériques Éducatifs (TNE) : utilisez gratuitement Plume et Lalilo
Témoignage de Stéphanie, professeure des écoles en CE1-CE2 et ambassadrice Plume