La classe flexible par Fleximeltresse

Mélanie, plus connue sous le nom de Fleximeltresse sur les réseaux, utilise la classe flexible dans sa classe. Elle vous partage son expérience avec cette pratique et ses conseils.

J’enseigne depuis 9 ans, mais seulement depuis deux ans en élémentaire (CE2/CM1 puis CE2) et sans le savoir, mon fonctionnement en maternelle était proche de ce que l’on appelle aujourd’hui “la classe flexible”. Je m’étais toujours dit que si j’enseignais un jour en élémentaire, je travaillerais en ateliers, alternés avec des temps de regroupement. C’est un fonctionnement proche de celui que j’avais en maternelle, et je trouve que cela permet de garder l’attention des élèves en variant les lieux, les supports et les modalités des activités.

Et ce jour est arrivé en septembre 2021 ! J’ai fait quelques recherches sur ce fonctionnement un peu différent que j’envisageais pour cette rentrée en élémentaire et je suis rapidement tombée sur ce terme de « classe flexible ». J’ai lu quelques articles de blog pour comprendre cette manière d’enseigner dans sa globalité et puis j’ai laissé parler mes idées.

Je suis partie de ce constat : les élèves qui restent assis à la même place plusieurs heures finissent par être agités, déconcentrés et parfois même indisciplinés, ce qui nuit à leurs apprentissages. Après tout, nous, adultes, réagirions de la même manière. C’est d’ailleurs ce qu’il se passe durant les formations lorsque l’on doit rester sur une chaise trois heures d’affilée ! Comment peut-on dans ce cas exiger un tel comportement de la part des enfants, dont le corps a un besoin naturel de mouvement ?

J’en conclus donc, que c’est plutôt à l’école et à l’enseignant d’adapter l’aménagement de sa classe et son fonctionnement aux besoins naturels des enfants.

Qu’est-ce que la classe flexible ?

Le principe de la classe flexible est de proposer un aménagement de classe différent et des postures de travail variées, tout en s’adaptant au mieux aux besoins des élèves. Cela leur permet de gagner en autonomie et d’avancer dans les apprentissages.

Le principe est que chaque enfant puisse choisir l’endroit qui lui convient le mieux en fonction du travail qu’on lui demande. Pour écrire, on évitera d’être assis sur un ballon par exemple. L’aménagement permet aux élèves de choisir leur poste de travail et la position dans laquelle ils se sentent bien pour être dans les meilleures conditions possibles pour eux, d’apprentissage. Selon l’activité proposée, ils changent d’endroit et d’installation. Le fait de pouvoir bouger ou d’être sur une assise mobile permet d’augmenter leur motivation et de conserver leur capacité d’attention et de concentration.

5 raisons d’adopter la classe flexible

La classe flexible a de nombreux avantages, mais je vais vous en citer 5 principaux :

• Elle améliore l’attention, la concentration et la motivation des élèves.
• Elle s’adapte à chaque élève et permet une différenciation qui intègre plus facilement les élèves à besoins particuliers.
• Elle invite à la bonne humeur et à l’enthousiasme.
• Elle améliore les relations entre pairs et avec l’enseignant.
• Elle permet la collaboration et le travail d’équipe en travaillant selon différentes modalités.

Retrouvez toutes les raisons d’adopter la classe flexible dans notre article « Qu’est-ce qu’une classe flexible et comment se lancer ? ». C’est notamment un fonctionnement idéal si vous avez une classe multi-niveaux.

Quels assises et supports choisir ?

Différents types de sièges ou de tables/supports peuvent être mis à la disposition des élèves : fauteuils, tabourets, ballons, bureaux de sol, ZTool, tabourets oscillants, bancs, coussins, etc. Les élèves peuvent choisir l’assise qui leur convient le mieux pour travailler. Leurs besoins physiologiques sont davantage respectés et leurs postures changent et leur permettent de bouger.

Comment organiser sa classe ?

Mais avant d’engager des frais pour équiper sa classe, il y a des choses que l’on peut faire avec ce que l’on a déjà dans nos classes, ou avec un peu de récupération, d’application de dons, etc. Voici quelques idées à explorer :

• Créer un coin regroupement en cassant la disposition classique en rang d’oignon. On peut faire un U avec des tables, ou simplement délimiter un espace avec un tapis, des coussins, etc. Pour moi, cet espace de regroupement est indispensable. C’est d’ailleurs le premier que j’ai mis en place : il permet l’échange, la cohésion, et la proximité entre les élèves d’une part, et entre les élèves et l’enseignant d’autre part.
• Créer des îlots : c’est une disposition qui permet d’avoir des lieux pratiques pour du travail en groupe ou en atelier.
• Libérer de l’espace en enlevant les meubles ou les tables qui ne serviraient pas et laisser ainsi de la place pour s’installer au sol (selon les activités).

• Organiser l’espace ou trouver une solution pour ranger les affaires. En effet, les enfants n’auront plus de place attitrée avec cette organisation. J’ai opté pour un tote bag en tissu que je demande aux parents en début d’année. Celui-ci reste au porte-manteau le soir. Le matin, ils suivent un affichage pour savoir ce qu’ils prennent dans leur cartable pour mettre dans leur sac. Il en va de même le soir. C’est une organisation à laquelle ils s’habituent rapidement.
• Prendre soin des tapis, coussins et autres matériels : nous sommes tous en chaussons en classe. Pour cela, il faut aussi prévoir une solution de rangement.
• Créer des centres autonomes par domaine d’apprentissage (centre de mathématiques, centre de littératie, centre de découverte du monde, centre d’étude de la langue, etc.).
  

Selon, tout ce fonctionnement est lié à la coopération : les enfants doivent apprendre à partager le matériel et ils n’ont plus de place attitrée. Cela favorise le dialogue et le débat entre eux. Par extension, les enfants deviennent plus altruistes et tendent à aider leurs camarades de façon volontaire et automatique.

La pédagogie en classe flexible

Mais, au-delà de modifier une organisation spatiale, il faut aussi revoir sa pédagogie. Organiser l’espace différemment rend la pièce plus conviviale ! Mais adopter la classe flexible, c’est aussi remettre en question sa pédagogie en essayant d’être au plus près des besoins de chaque élève.

Pour ma part, je travaille le français et les mathématiques en demie-classe et le reste est travaillé en petits groupes. Cela me permet de m’adresser à chacun et d’avoir un retour instantané sur le degré de compréhension ou d’incompréhension d’un apprentissage. Les temps de regroupement sont essentiels pour la cohésion du groupe classe. Ce fonctionnement modifie aussi la relation entre l’enseignant et l’élève qui se sent plus proche et plus en confiance. Bien sûr, tout en gardant le respect qu’il se doit d’avoir envers son professeur.

Pour les autres matières, les élèves se répartissent dans les centres autonomes sur des temps dédiés dans l’emploi du temps. Là encore, chaque enseignant organise cela comme il le souhaite et en fonction de ses élèves : plan de travail libre, groupes qui suivent une rotation, etc.) Le but est que les élèves choisissent le travail à faire selon les propositions données par l’enseignant. Les élèves gagnent très vite en autonomie et chacun peut travailler à son rythme ou selon un travail personnalisé. La différenciation est plus facile à organiser ! La coopération, le tutorat et le respect des règles de vie collective sont de rigueur.

Mais il faut garder en tête qu’il n’y a pas un modèle de référence de classe flexible. Chaque enseignant compose sa mise en place avec ce qu’il est et ce qu’il veut donner et transmettre à ses élèves.

Retrouvez le blog de Fleximeltresse pour suivre les aventures de cette maîtresse engagée pour sa classe ! Vous pouvez également la retrouver sur Facebook et sur Instagram.

Découvrez également le témoignage de Camille, professeur en cycle 2, qui utilise l’application Plume pour enseigner la production d’écrits.