Parmi les troubles dys, on trouve la dysgraphie, un trouble qui affecte le geste de l’écriture. Il concerne environ 10 % des enfants, et en particulier les garçons. L’écriture manuelle n’est pas automatisée et demande un effort cognitif majeur. L’écriture de l’enfant est irrégulière, confuse, ou bien lente et fatigante. Il est néanmoins important de rappeler que ce trouble n’est pas associé à un déficit intellectuel. Comment, en tant qu’enseignant, accompagner un élève atteint de dysgraphie ?
Les 5 types de dysgraphie
On distingue dedans des sous-catégories à la dysgraphie :
- la dysgraphie maladroite : l’écriture va avoir tendance à être retouchée, lourde, désordonnée ;
- la dysgraphie raide ou crispée : l’écriture est raide et le trait tendu ;
- la dysgraphie molle : l’écriture manque de structure, notamment avec des lettres irrégulières ou petites ;
- la dysgraphie impulsive : l’enfant écrit vite, mais ses lettres sont imprécises et illisibles ;
- la dysgraphie lente et précise : à l’inverse de la dysgraphie impulsive, l’enfant écrit très lentement, de façon appliquée et précise. Son écriture va donc être lisible, mais cela va lui demander beaucoup de temps et des efforts épuisants.
Comment repérer un enfant qui souffre de dysgraphie ?
C’est souvent dans le cadre scolaire que les troubles dys sont détectés. Il n’est cependant pas toujours facile de repérer un enfant qui souffre d’un trouble dys. Ce n’est, en revanche, pas parce qu’un enfant rencontre des difficultés qu’il a forcément un trouble dys. Beaucoup ne sont donc diagnostiqués que tardivement. Or plus tôt l’enfant sera pris en charge, mieux cela sera pour lui. Voici donc quelques éléments (non exhaustifs) qui doivent vous mettre la puce à l’oreille en tant qu’enseignant, pour repérer un enfant qui souffre de dysgraphie et avertir la famille de vos doutes :
- Son écriture est illisible.
- Il écrit trop gros ou trop petit, et a du mal à gérer la proportion des lettres.
- Il a du mal à écrire sur la ligne.
- Il n’arrive pas à lier les lettres entre elles.
- Il ne respecte pas le sens de rotation des lettres.
- Il a du mal à maîtriser la vitesse de son écriture : il écrit très lentement ou au contraire très vite.
- Il mélange les différentes écritures (scriptes, cursives et en bâtons).
- Il n’arrive pas à choisir sa main dominante (ce choix se fait vers l’âge de 7 ans).
- Il a des difficultés à se concentrer.
- Il a des douleurs quand il écrit (crampes, mal à l’épaule, au poignet, aux doigts…)
Attention cependant : ces signes peuvent être des indicateurs de dysgraphie, mais seul un professionnel pourra le confirmer. Certains enfants peuvent rencontrer en écriture sans pour autant souffrir de dysgraphie. C’est pourquoi, en cas de doute, vous pouvez remonter vos inquiétudes aux parents, sans pour autant poser de diagnostic.
Comment accompagner un élève atteint de dysgraphie ?
Vous pouvez d’abord vous renseigner auprès de la famille pour savoir s’il s’agit d’un diagnostic posé par un médecin et, si c’est le cas, si la dysgraphie est associée à d’autres troubles. Certains élèves peuvent rencontrer des difficultés sans pour autant souffrir d’un trouble dys : seul un médecin pourra déterminer si les difficultés rencontrées par l’enfant sont liées ou non à un trouble d’apprentissage.
Si la dysgraphie a été diagnostiquée par un médecin et que l’enfant est suivi, rapprochez-vous du professionnel concerné (orthophoniste, ergothérapeute, graphopédagogue, etc.) : il pourra vous aiguiller pour adapter la pratique de l’écriture en classe avec la rééducation suivie à côté par l’élève.
Voici également quelques conseils que pouvez mettre en place dans votre classe :
- privilégier la qualité à la quantité : sans pour autant mettre de côté l’écriture (qui serait une stratégie d’évitement), vous pouvez diminuer la quantité d’écrit, au profit de la qualité. Par exemple, l’élève ne peut faire qu’un seul exercice ou qu’une seule question, mais de façon qualitative. Également, faire écrire des phrases entières à l’enfant : il pourrait être tentant de lui donner des exercices à trous. Mais ces exercices ne l’aideront pas, car ils sont bien souvent accomplis de façon mécanique, et donc dénués de sens ;
- donner du temps supplémentaire ;
- oraliser les consignes pour être sûr qu’elles soient comprises (cette option est disponible sur Plume) ;
- faire écrire l’élève à voix haute : cela lui permettra d’associer le geste de la lettre au son qu’il est en train d’écrire. L’élève peut d’abord faire cela en APC (activités pédagogiques complémentaires), puis en classe en parlant à voix basse ;
- utiliser des polices de caractère adaptées aux troubles dys (par exemple la police OpenDyslexic) : elles doivent être très lisibles, avec des empâtements et une taille adaptée. Sur Plume, il est d’ailleurs possible de passer toute l’application dans une police adaptée aux troubles dys ;
- privilégier des supports d’écriture adaptés : des petits cahiers 17*22 cm, avec des réglures adaptées : des cahiers en Seyès agrandi (3 mm ou 2,5 mm) ou du papier Gurvan, adapté aux enfants en difficulté. Plume propose d’ailleurs des versions éditables de ses histoires à écrire ou à coécrire, avec une zone en Seyès de 3 mm pour écrire ;
- mettre en place un rituel de préparation à l’écriture, par exemple sous forme de check-list (que vous pouvez oraliser) : vérifier la tenue de son crayon (et que ce soit la bonne main), bien positionner son cahier dans le sens de son bras, placer sa main sous la ligne, etc. ;
- donner des consignes claires et des repères visuels faciles : par exemple, il est préférable de demander une présentation alignée sur la marge, plutôt que de demander à sauter des carreaux entre la date et le titre ;
- quand c’est possible, donnez les mêmes consignes à toute la classe (par exemple celle qui concernent la présentation alignée sur la marge, ou bien le rituel de préparation à l’écriture) pour éviter de marginaliser l’élève dysgraphique ;
- évaluer les connaissances plutôt que l’écriture elle-même ;
- mettre l’élève en situation de réussite : vous pouvez par exemple alterner les interrogations écrites avec des interrogations orales ;
- utiliser des solutions numériques pour aider à l’apprentissage de l’enfant : sur Plume, une application de production d’écrits, les élèves ont accès à des fonctionnalités de soutien pour les accompagner. Ils peuvent en effet écouter toutes les histoires, missions d’écriture et conseils d’écriture : cela leur permet ainsi de se concentrer directement sur l’écrit, sans avoir à bloquer sur la lecture. Vous pouvez varier l’écriture manuscrite (grâce aux versions éditables des histoires) et celle au clavier s’il se débrouille bien avec. Si vous utilisez des tablettes en classe, l’enfant peut aussi utiliser la dictée audio de la tablette pour dicter son texte.
Nous espérons que ces conseils vous aideront à accompagner les élèves de votre classe qui souffrent de dysgraphie. Vous pouvez également lire notre article sur les différents troubles dys existants et celui pour savoir si un enfant rencontre des troubles d’apprentissage. Découvrez également comment vous pouvez accompagner un élève dyslexique ou bien atteint de dysorthographie, et « Pourquoi les élèves éprouvent-ils des difficultés en écriture ? ».
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