La dysorthographie, souvent liée à la dyslexie, fait partie des troubles “dys”. Elle se manifeste par des difficultés dans l’acquisition et l’assimilation de l’orthographe. L’élève qui souffre de dysorthographie va avoir des difficultés à maîtriser les règles orthographiques. Comment faire, en tant qu’enseignant, pour accompagner un élève atteint de dysorthographie ? Ce sont des élèves qui vont en effet très rapidement se décourager si on ne met pas en place d’aménagements spécifiques en place. La différenciation devient alors primordiale.
Dysorthographie : les 3 types de dysorthographie
Si cela est possible, essayez de vous procurer auprès de la famille ou dans le dossier le bilan orthophonique de l’élève concerné. En effet, il est très important de porter un diagnostic médical pour cibler la remédiation. Dans certains cas, la prise en charge orthophonique est absolument nécessaire.
Il existe 3 formes de dysorthographie :
- la dysorthographie phonologique : c’est la forme la plus fréquente. L’enfant a du mal à traduire les sons qu’il entend en lettres écrites, à écrire des mots qu’il ne rencontre pas souvent, et à décomposer une phrase en mots, un mot en syllabes, une syllabe en son et un son en lettres. Il a aussi des difficultés à mémoriser l’écriture des sons complexes, et à maîtriser les règles grammaticales.
- la dysorthographie de surface : c’est la mémorisation de l’orthographe des mots fréquemment rencontrés. L’enfant arrive à convertir les sons en lettres, mais pas à mémoriser la forme orthographique des mots. Il va aussi avoir des difficultés à comprendre où commence et se termine un mot.
- la dysorthographie mixte : elle rassemble les deux.
Comment repérer un enfant qui en souffre ?
Beaucoup d’enfants ne sont diagnostiqués d’un trouble dys qu’à un stade avancé. Souvent, c’est dans le cadre de l’école que le trouve est détecté. Il n’est pas toujours facile de savoir si l’enfant qui rencontre des difficultés, a un trouble dys ou non. Cela n’est pas forcément lié, des difficultés ne sont pas forcément signes de troubles dys.
Il est néanmoins important de détecter les enfants qui souffrent de troubles tôt, afin qu’il puisse être pris en charge pour un professionnel. Nous vous proposons donc quelques indicateurs (non exhaustifs) qui vous permettront de repérer une éventuelle dysgraphie chez un élève, afin d’en informer la famille par précaution.
Les indicateurs de la dysorthographie
- L’enfant fait beaucoup d’erreurs d’orthographe et de grammaire.
- Il déforme les mots : il oublie, inverse ou ajoute des lettres ou des syllabes (ex : « arbe »).
- Il coupe les mots à leur début, à leur moitié ou à leur fin.
- Il colle les mots (ex : « inarbre » au lieu de « un arbre »).
- Il ne retient pas l’orthographe des mots qui sont pourtant familiers et fréquents.
- Il n’écrit jamais un même mot de la même manière : il peut avoir écrit correctement un mot la veille, et être incapable de l’écrire le lendemain.
- Il confond les mots qui ont des sons ou des graphies similaires. Il a d’ailleurs des difficultés à transcrire les mots qui se prononcent de la même façon et les confond.
- Ses phrases, mêmes courtes, sont rarement correctes. Il oublie d’ailleurs souvent un ou plusieurs mots, ce qui enlève du sens à la phrase.
- Il écrit ou copie lentement, non pas à cause de la tenue du crayon ou du placement de la feuille, mais parce que l’encodage lui demande beaucoup de concentration.
Attention à ne pas porter de diagnostic précoce : si vous remarquez ces signes chez un élève, il est préférable d’informer les parents de vos doutes afin qu’ils puissent prendre rendez-vous avec un professionnel de la santé. C’est lui qui confirmera ou non qu’il s’agit bien d’un trouble de dysorthographie. En effet, les difficultés en lecture ou écriture rencontrées par un enfant ne sont pas toujours liées à un trouble dys.
Comment accompagner un élève qui souffre de dysorthographie ?
Vous pouvez en premier lieu vous renseigner auprès de la famille. Demandez s’il s’agit d’un diagnostic posé par un médecin et si c’est le cas, si l’enfant a d’autres troubles d’apprentissage en plus de la dysorthographie. Un trouble dys est en effet souvent associé à d’autres troubles d’apprentissage.
Si l’enfant n’a pas été diagnostiqué, encouragez la famille à aller voir un professionnel. Certains élèves peuvent rencontrer des difficultés sans pour autant souffrir d’un trouble dys : seul un médecin pourra déterminer si les difficultés rencontrées par l’enfant sont liées ou non à un trouble d’apprentissage.
Une fois la dysorthographie diagnostiquée par un médecin et un suivi pour l’enfant mis en place, rapprochez-vous du professionnel concerné (généralement un orthophoniste) : il pourra vous aiguiller pour adapter la pratique de l’écriture en classe avec la rééducation suivie à côté par l’élève.
Les conseils à mettre en place dans votre classe
- donner plus de temps à l’élève pour l’écrit ;
- évaluer les connaissances sans tenir compte des fautes d’orthographe. S’il s’agit d’évaluer l’écriture, ne comptabiliser qu’une seule fois les erreurs de même type, ou bien au contraire, ne comptabiliser que les mots bien écrits ;
- valoriser les mots bien écrits plutôt que de pénaliser les erreurs ;
- faire épeler le mot à l’élève : bien souvent, il va être capable de l’épeler correctement alors qu’il fait des erreurs en l’écrivant ;
- définir avec l’élève des objectifs à atteindre pour privilégier la qualité au quantitatif tout en l’encourageant : un nombre d’erreurs maximum, de phrases à écrire, etc. ;
- réduire le nombre de mots à apprendre ;
- mettre en place des étapes sous forme de check-list pour bien orthographier un mot : découpage syllabiques, morphologie, accords, etc. ;
- accompagner l’élève sur la relecture ;
- faire utiliser un répertoire à l’élève pour favoriser l’apprentissage par l’imprégnation des mots. Vous pouvez l’autoriser à l’utiliser à tout moment, même dans les dictées : cela favorisera l’autocorrection ;
- mettre en place des jeux de mémoire (mémo, etc.) et des jeux pour travailler le repérage visuel (jeu des différences, etc.) ;
- mettre à disposition des banques de mot pour les productions écrites, ou bien lui permettre de dicter ses productions (fonctionnalité audio d’une tablette, dictée à l’adulte, etc.) pour valoriser sa créativité et ses idées et éviter que l’orthographe ne le bloque ;
- utiliser des polices de caractère adaptées aux troubles dys (par exemple la police OpenDyslexic) : elles doivent être très lisibles, avec des empâtements et une taille adaptée. Sur Plume, il est d’ailleurs possible de passer toute l’application dans une police adaptée aux troubles dys ;
- mettre l’élève en situation de réussite : notamment avec des activités orales dans lesquelles il ne rencontrera pas de difficultés liées à la dysorthographie ;
L’utilisation de solutions numériques
Sur Plume, une application de production d’écrits, les élèves ont accès à des fonctionnalités de soutien pour les accompagner. Ils peuvent écouter toutes les histoires, missions d’écriture et conseils d’écriture. Cela leur permet ainsi de se concentrer directement sur l’écrit, sans avoir à bloquer sur la lecture.
Également, l’assistant personnel de l’enfant lui donne trois astuces d’écriture pour l’aider. Une amorce de phrase, des conseils sur le fond et sur la forme, et du vocabulaire. Ils peuvent ainsi s’aider de ces aides pour son écrit.
Une fois leur texte écrit, ils peuvent utiliser la fonctionnalité « Améliorer mon texte ». Celle-ci va souligner les erreurs orthographiques et grammaticales. L’enfant peut appuyer dessus pour que l’oiseau de Plume lui donne des suggestions de correction et lui explique son erreur. Il va ensuite pouvoir se corriger lui-même. Ceci va lui permettre de mieux retenir l’orthographe des mots, par l’usage et la relecture.
Le fait de pouvoir imprimer ensuite son histoire donne un contexte motivant à l’écriture. Cela permet à l’enfant d’apprendre par le plaisir.
Nous espérons que ces conseils vous aideront à accompagner les élèves de votre classe qui souffrent de dysorthographie. Ces articles pourraient également vous intéresser :
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