fluence : comment s'en servir pour enseigner
Tendances et éducation

La fluence qu’est-ce que c’est et comment s’en servir pour enseigner ?

La fluence est fondamentale pour nos élèves car en lecture, elle signifie l’accession à la compréhension. Cela permet en outre de lire avec fluidité des textes de plus en plus complexes.

Quels sont les éléments à bien comprendre pour maîtriser cette notion et surtout comment la mettre en place au sein de la classe ?

La fluence : définition et enjeux

La fluence est la capacité de lire un texte avec précision, rapidité et expression. C’est la fameuse lecture expressive qui traduit la compréhension et même l’interprétation d’un texte.

La fluence de la lecture est importante, car elle comble l’écart entre la reconnaissance et la compréhension des mots.

Un lecteur qui lit avec fluidité reconnait automatiquement les mots. Sa lecture semble naturelle, comme s’il parlait. L’interaction avec le public est alors bien plus grande.

Au contraire, les lecteurs qui n’ont pas encore développé la fluence lisent lentement, mot à mot, car ils sont encore dans le décodage. Leur lecture orale est donc saccadée.

Une bonne fluence traduit l’automatisation de la lecture ; les lecteurs en transition souffrent d’au moins un de ces aspects de la lecture :

  • ils lisent lentement ;
  • ils font beaucoup d’erreurs ;
  • ils ne mettent pas d’expression dans la lecture ;
  • ils ne respectent pas le rythme des phrases, ne s’arrêtent pas au bon endroit.

La fluence en lecture: 4 points à maîtriser

Pour être fluence ou fluide en lecture, un lecteur doit être capable de coordonner quatre éléments :

  • la précision ;
  • la vitesse ;
  • la compréhension ;
  • l’expression.

La précision

Dans une lecture fluente, l’enfant arrive à lire les mots facilement, de façon automatique. Il n’a pas besoin de décoder les mots (et donc de s’arrêter), il les reconnait rapidement. L’objectif de la lecture courante est de pouvoir lire facilement 98 mots sur 100, avec précision.

Le fait de ne plus être dans le décodage, permet à l’enfant de se concentrer sur la compréhension globale de ce qu’il lit, afin d’y mettre notamment le bon ton.

La vitesse

La fluence se caractérise aussi par la vitesse. Il ne s’agit pas de lire à toute vitesse, mais de ne pas avoir une lecture hachurée parce que l’on bute par exemple sur les mots. La lecture est fluide, naturelle. Et la vitesse doit être associée aux trois autres notions clés (précision, expression, compréhension).

Pour mesurer la vitesse de lecture de vos élèves, prenez de quoi chronométrer le temps et faites lire chaque élève pendant 1 minute, sur un texte adapté à leur niveau. Comptez ensuite le nombre de mots lus pendant ce temps et soustrayez le nombre d’erreurs (ne comptez qu’une erreur par mot).

Vous pouvez ensuite vous repérer grâce aux repères annuels de progression pour chaque niveau :

  • CP : 50 mots
  • CE1 : 70 mots Les élèves lisent des textes plus longs et plus diversifiés : texte théâtral, documentaire, etc.
  • CE2 : 90 mots Les élèves lisent des textes diversifiés de plus en plus longs et des textes composites avec fluidité et expressivité.
  • CM1 : 110 mots Les élèves rendent compte de la ponctuation.
  • CM2 : 120 mots Les élèves rendent compte de la ponctuation et respectent le rythme des groupes syntaxiques.
  • 6ᵉ : 130 Pendant la lecture, les élèves arrivent à lever les yeux en direction de l’auditoire. Ils lisent à haute voix en faisant varier leur intonation et le rythme pour produire un effet sur l’auditoire.

La compréhension

Pour maîtriser la notion de fluidité, l’enfant doit comprendre ce qu’il lit. Pouvoir lire avec précision et facilité un texte (sans avoir besoin de décoder), va permettre à l’enfant de se concentrer sur la compréhension du texte. Un enfant qui décode encore les mots va davantage se concentrer sur la compréhension des mots plutôt que sur l’ensemble. Une fois qu’un enfant arrive à reconnaître les mots sans avoir besoin de les décoder, il peut consacrer toute sa charge cognitive à la compréhension de ce qu’il lit.

L’expression

La lecture ne doit pas être monocorde. Quand un enfant parle, il met des émotions ou des intonations dans notre voix. Cela doit être la même chose quand il lit : l’élève doit pouvoir utiliser une émotion appropriée pour lire à haute voix. Il fait des pauses pour les points et les virgules, prête attention aux points exclamatifs ou interrogatifs pour mettre de l’intonation dansa voix, et souligne les mots importants.

Ce critère permet de voir rapidement si un enfant comprend ce qu’il lit, car sans compréhension du texte, l’enfant ne pourra pas mettre la bonne expression.

Les activités pour améliorer la fluence en lecture

L’évaluation de la fluence est sans doute nécessaire pour mesurer les progrès de vos élèves, mais il peut être intéressant de proposer des activités de lecture qui ne sont pas toujours liées à l’évaluation et qui peuvent être mises en contexte. Les activités théâtrales s’y prêtent particulièrement bien.

  • Faire lire un grand nombre de textes et des textes de tous les genres, y compris de la poésie ou du théâtre. Le théâtre est le genre de l’oral par excellence. Il nécessite la répétition et c’est pourquoi il est très favorable à la fluence.
  • Procéder à des lectures expressives de façon courante, notamment pour engager des activités d’interprétation et montrer comment la mise en voix favorise la compréhension du texte. On pourra par exemple lire un texte et faire deviner, à la seule lecture, l’intention qui est celle du lecteur. Vous pouvez aussi faire deux lectures : une sans expression et une avec expression, pour montrer la différence.
  • Réserver des temps dédiés à la lecture en classe pour proposer une bonne fréquentation des mots les plus usuels.
  • Proposer de faire ensemble des découpages de textes en groupes syntaxiques qui ont du sens, pour aider au moment de la mise en voix.
  • Faire un repérage autour de la ponctuation pour pouvoir respirer aisément au moment de la lecture. Ce repérage peut aussi permettre de travailler sur la ponctuation expressive.
  • Travailler l’appropriation orthographique des mots les plus courants sous forme de « cartes flash » par exemple. Ces cartes sont recto verso : elles ont une information inscrite sur le verso d’une carte, et une information liée sur le recto (par exemple un dessin d’oiseau sur le recto, et le mot « oiseau » au recto).
  • Faire lire à l’unisson des petits groupes au sein de la classe. Cela peut être des strophes de poème à lire en même temps.
  • Faire lire deux versions d’un même texte (ou deux textes très proches) pour que les élèves mettent en avant les différences entre les deux textes. Cela permet de travailler leur compréhension.

Plume, un outil pour la production d’écrit…

Plume est une application qui permet d’enseigner la production d’écrit en classe. Elle propose notamment la coécriture d’histoires en 7 chapitres : l’enfant lit le début du chapitre et a une mission d’écriture à la fin de chacun d’eux, avec des aides pour l’accompagner dans la lecture et l’écriture.

…Qui se révèle aussi utile aussi pour la lecture

Il est donc possible d’utiliser Plume pour aider à lire et encourager la compréhension des textes lus. Les élèves peuvent en effet survoler les mots compliqués pour voir leur définition sous forme de synonymes. Ils peuvent aussi grossir la taille du texte et mettre toute l’application en police OpenDyslexic. Également, des illustrations originales accompagnent le texte.

De plus, pour les aider dans leur lecture, les élèves peuvent rentrer dans une interface de lecture immersive. Ils peuvent alors écouter le texte (tout en choisissant la vitesse de lecture) et personnaliser encore plus l’interface de lecture selon leurs besoins. Ils peuvent notamment ajouter un focus sur une, trois ou cinq lignes, choisir la police et le thème de leur choix, utiliser l’imagier pour comprendre les mots, afficher les catégories grammaticales des mots, etc. Les élèves allophones peuvent aussi modifier la langue. Cela peut les aider de passer d’une langue qu’ils maîtrisent à celle du français.

Également, les élèves peuvent vérifier leur compréhension du texte de plusieurs manières. Que ce soit par l’écoute du texte, ou bien la lecture d’un résumé à la fin de chaque chapitre. La coécriture d’histoires est une véritable motivation à la lecture (et l’écriture bien entendu). De plus, quand l’élève a terminé un chapitre (lecture et écriture), il débloque des mini-jeux ludo-éducatifs. Ceux-ci lui permettent notamment de vérifier la compréhension du texte lu et de renforcer la mémorisation du vocabulaire rencontré.

Pour en savoir plus sur Plume, découvrez notre article « 5 raisons d’utiliser Plume pour enseigner la production d’écrit ». Retrouvez également notre article sur les différents troubles dys et en particulier sur la dyslexie.

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