comment utiliser le cahier de brouillon de manière pertinent ? En effet, le brouillon est un outil trop peu exploité. Pourtant il permet une véritable planification et met l’accent sur le travail de cheminement que nécessite l’écriture. Nous vous proposons dans cet article différentes pistes pour y réfléchir et nous l’espérons, vous lancer !
Passer par le brouillon
Maîtriser le sujet sur lequel on écrit facilite l’activité de production. L’activité d’écriture peut donc demander, dans un premier temps, des activités préparatoires qui améliorent la qualité des textes produits.
Elles peuvent prendre différentes formes :
- une recherche d’informations, une réflexion collective pour trouver des idées (pour une fiction) ;
- des notes préparatoires ; un travail sur le lexique à mobiliser ; un schéma, un dessin…
Pourquoi ne pas rassembler toutes les notes sur la table ou sous forme d’un grand tableau de recherches ?
Pour les enfants, les modifications d’un brouillon sont coûteuses. Commencer par une phase de travail sous une autre forme que le texte (schéma, tableau, dessin…) pourrait donc permettre de structurer et d’explorer avant d’écrire. Vous pouvez également proposer une phrase d’amorce comme nous le faisons chez Plume. Cet effet d’amorçage est souvent très « débloquant » pour les enfants qui, en réalité, ont juste besoin de se lancer.
Comment utiliser le cahier de brouillon en classe
À l’école, nous sommes nombreux à avoir expérimenté l’usage du cahier de brouillon qui permet d’écrire plus ou moins librement le premier jet d’une rédaction. Cahier de brouillon ou cahier d’essai sur lequel on s’essaie à la rédaction, souvent de façon linéaire, avant de recopier avec application, souvent « au propre ». Il s’agit là d’un objet scolaire institutionnalisé.
Malheureusement, l’usage du brouillon aboutit souvent à une simple recopie/mise au propre et ne permet pas aux élèves d’améliorer leur production. Cette mise en œuvre de la production écrite qui se pratique plus qu’elle ne s’enseigne conditionne grandement la manière dont les élèves s’y prennent pour produire ce type d’écrit scolaire : écriture d’un premier jet puis copie au propre (Billon, 2012).
On voit comme cette vision du brouillon est en décalage avec ce que devrait être la production d’un texte : réfléchir, anticiper, faire une pause, lire, revenir à son texte, le remanier… Les travaux des psychologues cognitivistes (Goult, 1980 ; Scardamalia & Bereiter, 1986) montrent que la planification, en tant que réflexion préparatoire et opération qui se poursuit tout au long de l’écriture (notamment au moment des pauses ou arrêts du geste graphique ou moteur) peut couvrir jusqu’à deux tiers du temps de la production et détermine grandement le texte et le processus de production.
L’enseignement de stratégies d’utilisation du brouillon est bénéfique pour les élèves.
- Une utilisation pertinente du brouillon permet de délester les élèves d’une partie de la tâche au moment de la production finale, et ainsi de se concentrer plus efficacement sur l’orthographe.
- Amélioration finale de la qualité des textes produits.
Il nous faut donc penser un enseignement de la stratégie du brouillon : qu’est-ce qu’un brouillon, à quoi sert-il ? Il s’agit à la fois d’enseigner comment on planifie la production de texte mais également d’observer des modèles de brouillon. (Retrouvez nos modèles de brouillon page XX).
Les stratégies d’utilisation du brouillon
- Le brouillon linéaire : c’est un brouillon qui présente peu de différences avec le texte final. Il est entièrement rédigé et peut faire l’objet de quelques modifications et corrections. C’est la façon traditionnelle d’envisager le brouillon.
- Le brouillon instrumental : c’est un brouillon qui présente les structures écrites. On y trouve des groupes de mots, des listes, des tableaux, des flèches, des numéros et des symboles de toutes les sortes; Cela peut être par exemple des cartes mentales, des dessins, etc.
Nous vous proposons à la fin de cet ouvrage des exemples de cartes mentales à utiliser avec vos enfants. Le brouillon instrumental permet en effet de construire la pensée et de mettre en place des stratégies d’écriture dont nous avons pu parler plus tôt.
Nous utilisons en outre chez Plume des blocs-notes pour permettre à l’enfant de noter ce dont il a besoin avant de se lancer dans l’écriture elle-même.
Les fonctions deux types de brouillon
Ils n’ont pas les mêmes fonctions et n’agissent pas au même niveau du processus d’écriture.
- Le brouillon linéaire améliore la communication. Il est plutôt présent chez les jeunes enfants (avant 12 ou 13 ans).
- Le brouillon instrumental a pour vocation de communiquer avec soi-même. Il se trouve davantage en amont du processus d’écriture. Il permet de planifier.
On comprend ainsi qu’il n’est nul besoin de chercher à ce que le brouillon de votre enfant soit au plus proche de l’écrit final car cela reviendrait à gommer toute la fonction du brouillon lui-même. Les moments de construction de l’écrit (les fameux « écrits intermédiaires » tels qu’ils sont nommés dans les textes institutionnels) sont donc tout autant à valoriser que les écrits finaux.
4 choses à savoir sur les stratégies d’utilisation du brouillon :
1. Le recours à des brouillons instrumentaux augmente avec le niveau scolaire et l’augmentation de la maîtrise de l’écrit.
2. Un changement significatif se produit de ce point de vue en classe de seconde générale et technologique.
3. La nature du texte à produire joue un rôle significatif. L’écriture d’un texte informatif augmente le recours à un brouillon instrumental.
4. Les deux types de brouillon n’ont pas les mêmes fonctions et n’agissent pas au même niveau du processus d’écriture.
Et bien-sûr, sur Plume, on favorise cet écrit avec des reprises des écrits ciblés et en temps réels.
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