différenciation pédagogique
Témoignages Plume

Comment mettre en place la différenciation pédagogique ? Par Camille Be A Teacher

La différenciation pédagogique, qu’est-ce que c’est ?

C’est permettre à chaque élève d’atteindre un objectif. Cet objectif est le même pour le groupe classe mais les façons de l’atteindre vont être multiples car on le sait bien : chaque élève progresse à son rythme.

Après deux ans en CP CE1 CE2 (donc avec des effectifs réduits dans chaque niveau) je pouvais observer que malgré mes 5 CP j’avais bien deux niveaux d’élèves parmi eux : ceux qui comprennent très vite et ceux qui ont besoin de beaucoup plus de temps. En plus, cela varie en fonction des différents domaines d’apprentissages ! Il n’est donc pas possible de mener une séance à l’identique pour son groupe d’élève.

L’idée n’est pas non plus de baisser ses exigences : sinon les élèves les plus à l’aise vont s’ennuyer et terminer très rapidement. Ni de faire des activités trop difficiles sinon les élèves les plus faibles seront constamment en situation d’échec. Dans tous les cas cela creusera d’avantages les inégalités. Les exigences doivent donc être élevées mais avec un moyen pour que tous les élèves réussissent : c’est la différenciation pédagogique.

Les types de différenciations pédagogique

Les types de différenciations pédagogique sont variés, voici une liste, non exhaustive, avec des exemples concernant les activités de production d’écrits :

Différenciation de temps 

Chaque élève écrit à son rythme (par la mise en place des idées dans sa tête avant de se lancer mais aussi par le geste graphique) il est donc important de laisser un temps plus important aux élèves les plus lents.

Différenciation de supports

Pour les élèves plus jeunes (CP) j’utilise les « traits –mots » (astuce donnée par une formatrice lors des constellations français sur le sujet). Avec un petit groupe plus en difficultés, nous choisissons ensemble une phrase à écrire, je la schématise au tableau par des traits. Exemple : « Le chat dort. » sera schématisé par trois traits. __ ____ ____. Je montre chaque trait aux élèves plusieurs fois en nommant le mot correspondant et je les laisse essayer d’écrire la phrase seul.

Pour les CE1, il est possible de faire enregistrer la phrase que l’enfant veut écrire sur un dictaphone (ou directement sur une tablette). Il peut ensuite la réécouter à volonté pour l’écrire correctement.

Différenciation des outils

Il est possible de présenter une banque de mots aux enfants sur le thème choisi pour les aider à se lancer. Quand nous commençons un nouveau chapitre sur Plume avec mes élèves, nous faisons un « brainstorming » en classe entière et j’écris quelques mots clés dans ce que nous appelons « la fleur lexicale ».

Cette idée vient de @maitrevandekamp qui m’a gentiment donné son modèle que j’adapte à chaque histoire. L’idée sera de trier ces mots plus tard (les adjectifs, les noms etc.) Pour le moment il s’agit juste d’une banque de mots, à disposition des élèves pour le chapitre en cours de rédaction. Cela les aide à se lancer et à éviter « la page blanche ».

Mes élèves utilisent également les référentiels de mots de @maitresse_aurel pour enrichir le vocabulaire de leurs productions. Les mots sont classés par thème sur des petits porte-clés accrochés dans notre espace écriture. C’est très pratique !

Dans les outils mis à disposition des élèves, il y a également le clavier Métalo qui permet aux élèves en difficultés d’écrire un mot en phonétique pour retrouver la bonne orthographe. Ils utilisent cette application très facilement et cela évite les blocages. (Certains élèves refusent d’écrire un mot s’ils ne sont pas sûrs de l’orthographe !)

Différenciation de modalités

Lors des activités de productions d’écrits en CP je fais directement deux groupes. Le groupe de ceux qui peuvent avancer tout seuls (avec les aides proposées) et un groupe d’élèves à besoins avec qui je travaille plus spécifiquement. Mes CE1 travaillent souvent en binôme quand je suis occupée avec les CP. Le tutorat est également un bon moyen de différencier mais cela se travaille en amont pour éviter que le tuteur fasse le travail à la place de l’élève qu’il doit aider.

Différenciation de la tâche (mais pas de l’objectif !) 

En production d’écrit je change simplement la quantité d’écrit demandé. Pour les élèves les plus à l’aise je demande plus : plus de détails, plus de précisions, plus de phrases … Pour les élèves en difficultés je demande forcément moins. Le but étant de privilégier la qualité et non la quantité.

Maintenant, quant est-il de la différenciation pédagogique sur Plume ?

J’utilise depuis 3 ans maintenant l’application Plume pour la production d’écrits. Je vais parler ici de la co-écriture des chapitres d’une histoire car c’est ce que j’utilise le plus. (L’application regorge d’activités d’écriture comme les mots du jour, les tatamis … mais je les maitrise moins. Si ce n’est pas déjà fait, je vous laisse découvrir tout ça !)

L’application propose pleins de petites choses pour différencier facilement. Cela correspond surtout à des différenciations de supports et d’outils.

La différenciation de supports avec Plume

Il est possible de choisir son histoire en fonction des niveaux de difficultés. Les histoires sont triées par univers qui correspondent aux différents cycles. Pour ma part je choisis une histoire par niveau, ce qui me facilite la tâche pour les « brainstorming » mais si j’avais une classe à niveau unique je pourrais facilement choisir deux histoires en fonction du niveau de mes élèves.

Il est également possible d’utiliser les éditables. Dans certaines classes l’utilisation des éditables n’est pas vraiment un choix mais plutôt une obligation car toutes les classes ne sont pas équipées. Pour ma part, j’utilise les éditables pour mes CP. Comme sur l’application les élèves vont avoir un texte à lire (nous le lisons ensemble), ensuite l’application à déjà prévu des supports différenciés. Les élèves les plus en difficultés pourront utiliser les étiquettes proposées pour écrire une phrase. Petit plus : il s’agit de PDF modifiables et vous pouvez ajouter des mots avec les élèves !! Ils n’auront plus qu’à les coller pour former leur phrase. Les élèves qui le souhaitent pourront recopier la phrase créée avec des étiquettes (ou non) en utilisant les lignes prévues à cet effet. Il y a donc 4 pages de prévues pour chaque chapitre. Cela permet de s’adapter à chaque élève.

La différenciation des outils avec Plume

  • OpenDys est disponible et d’un clic un élève dyslexique aura accès à une police plus adaptée pour lui.
  • Pour se lancer dans l’écriture il faut bien évidemment comprendre la consigne d’écriture et le début du chapitre. En classe nous lisons le chapitre ensemble, nous faisons le fameux « brainstorming » en classe entière mais comme dans chaque classe, tous les élèves ne sont pas forcément disponibles en même temps. (Ce qui embête bien les enseignants, mais avouons que lors de nos formations nous avons nous aussi des moments d’égarement lorsque l’on écoute le formateur nous expliquer pendant des heures un nouveau concept...) Si cet élève un peu passif lors de la phase de recherche est à l’aise en lecture, il pourra sans problème relire le texte et la consigne et se mettre au travail. Si ce n’est pas le cas, Plume à tout prévu : il est possible d’écouter le texte et d’écouter la consigne d’écriture ! Cela permet aux élèves de ne pas rester bloqués.
  • Il est mis à disposition des élèves un petit oiseau vert, juste après la consigne d’écriture, qui leur propose une aide : des amorces de phrases ou des idées pour se lancer dans l’écriture.
  • Une fois le texte écrit sur la tablette les élèves peuvent écouter ce qu’ils ont écrit. Cela permet aux élèves les plus en difficultés de se rendre compte qu’ils ont oublié un mot par exemple.
  • Une dernière chose (que je n’ai pas encore eu l’occasion de tester) : la prise de photo. L’utilisation du clavier est parfois difficile pour les élèves. Ils sont encore très lents pour trouver chaque lettre. L’application propose donc de prendre en photo le texte écrit sur le cahier pour le poster directement dans l’application.

Conclusion

La différenciation pédagogique est un vaste sujet et certainement le cœur de notre métier d’enseignant. Depuis que j’utilise l’application Plume je sens une réelle motivation de la part de mes élèves pour l’écriture. Qu’ils écrivent une phrase ou une page entière (car dans ma classe nous commençons par écrire sur le cahier), qu’ils utilisent un outil ou tous les outils proposés, qu’ils mettent 10 ou 20 minutes, qu’ils travaillent seuls ou en groupe, peu importe : ils écrivent.

Merci à Camille Fortin pour cet article ! Retrouvez-la sur Instagram et sur son blog.

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