améliorer l'expression écrite
Tendances et éducation

Comment améliorer l’expression écrite de mes élèves ?

Ces dernières années, les résultats des évaluations nationales à l’entrée en sixième ont montré une forte baisse du niveau des élèves en français. Ce n’est pas le cas en mathématiques, matière pour laquelle le niveau est resté plus ou moins stable, ces six dernières années. Améliorer l’expression écrite des élèves est un enjeu important.

Ces chiffres bas pour le français conduisent à une question : comment peut-on, en tant qu’enseignant, améliorer l’expression écrite de nos élèves ?

L’évolution de l’exercice de la rédaction

Avant de répondre à cette question, il peut être intéressant de faire un panorama de l’exercice de rédaction pour comprendre comment il a évolué vers la méthode de la production d’écrit. Nous pouvons pour cela nous intéresser à l’analyse faite par Marie-France Bishop (État des lieux, Cnesco, 2018), dans laquelle elle met en évidence les grands modèles d’enseignement de l’écriture.

Les débuts de l’exercice de rédaction

À la fin du XIXe siècle, les programmes axent sur l’apprentissage des règles d’écriture. Les sujets doivent par conséquent être simples et connus, pour que les élèves puissent se concentrer principalement sur l’apprentissage du savoir.

Les exercices proposés permettent également de communiquer autour des valeurs morales qui sont alors prônées par la société française, comme la famille. Les enseignants qui corrigent prêtent donc autant attention à la langue qu’à la morale des écrits.

La mise en avant de la langue spontanée

La Première Guerre mondiale va apporter du changement dans les pratiques d’apprentissage de la rédaction. On s’éloigne de l’enseignement traditionnel pour aller vers « le texte libre ». Initié par Célestin Freinet, un pédagogue français, cette méthode du texte libre consiste à recentrer l’enseignement non plus sur le savoir, mais sur l’enfant et sa façon naturelle de s’exprimer – là où auparavant on cherchait à le corriger pour le « bien parler ». L’élève n’a plus de contrainte, et l’apprentissage n’est plus présenté comme un exercice scolaire.

La création du collège et un nouveau modèle d’exercice de rédaction

La création du collège en 1963 change les objectifs du primaire. Il ne s’agit plus de proposer un enseignement qui conduit à la vie active, mais qui permette plutôt de poursuivre la scolarité.

Un nouveau modèle voit alors le jour : tout en conservant les apports bénéfiques du modèle du texte libre, il cherche à renforcer des apprentissages fondamentaux qui avaient pu être mis un peu de côté (grammaire, orthographe…). Ce modèle, que Marie-France Bishop appelle « écriture rénovée », est ainsi centré à la fois sur le savoir et sur l’enfant. Il est mis en place en 1972 par les instructions, à travers des activités d’expression libre et spontanée et des activités plus formelles. Sur le terrain, les enseignants peinent néanmoins à mettre cette réforme en œuvre.

Le modèle de la production de texte

Quand le modèle de la production de textes arrive dans les programmes en 1995, cela fait déjà plusieurs années qu’il est pratiqué. Il ne s’agit plus de s’intéresser à la production finale, mais au processus d’écriture. L’enseignant prête attention à l’élève quand il découvre la mission d’écriture, quand il écrit et quand il retravaille son écrit. Différents paramètres de l’écriture sont également pris en compte, comme la cohérence du texte, sa typologie, son organisation, son contexte d’écriture, ou bien encore son lien avec la lecture.

Ce modèle est toujours d’actualité aujourd’hui, que ce soit dans la formation, les manuels ou les prescriptions officielles. Il se pourrait cependant que les recherches actuelles conduisent à un nouveau modèle, avec une approche de l’écriture autour de l’accompagnement par l’enseignant, et des écrits intermédiaires (ou réflexifs). Ces écrits, ce sont ceux qui servent à apprendre et à penser : ce sont les leçons que l’enfant recopie dans son cahier, les dictées, les cahiers d’exercices ou d’évaluation, mais aussi les brouillons, etc.

Considérer l’écriture comme un processus pour améliorer l’expression écrite

En attendant qu’un nouveau modèle soit mis en place, c’est ce modèle de la production de texte qui est utilisé. Il met l’accent sur les éléments suivants :

  • porter une attention particulière à l’élève et aux processus mentaux mobilisés lors de l’écrit plutôt qu’au résultat final ; autrement dit : le processus d’écriture plutôt que le résultat.
  • s’intéresser aux paramètres de l’écriture : la cohérence, sa typologie, l’organisation ; autrement dit la connaissance des canons de l’écriture.
  • l’importance des « écrits intermédiaires », c’est-à-dire tout le travail autour du brouillon.

Apprendre l’expression écrite, c’est considérer la production d’écrits comme un processus et dans son entièreté. Les différentes étapes doivent être nommées, apprises et comprises par vos élèves.

Comme pour beaucoup de choses, écrire s’apprend, se planifie et prend du temps.

Les 3 étapes fondamentales pour améliorer l’expression écrite

Il y a 3 étapes fondamentales à l’expression écrite, sur lesquelles l’enseignant peut aider ses élèves à s’améliorer :

  • la préparation : imaginer des éléments de ce qui va être écrit, mobiliser ses connaissances sur un thème, réfléchir aux consignes, se questionner, etc. ;
  • la composition : rédiger un brouillon, le raturer pour corriger ses erreurs ou le reformuler. Essayer telle ou telle formulation, etc. ;
  • et la révision relire son texte, appliquer des stratégies d’auto-vérifications.

Il y a aussi différentes façons de considérer l’écriture, comme le reporte Laurent Heurley :

  • La première approche consiste à voir le processus de rédaction de texte comme une série d’étapes successives organisée linéairement : préécriture – écriture – réécriture (Matsuhashi, 1987).
  • La seconde approche conçoit la production de texte « comme un processus de traduction ou de formulation, qui assure le passage d’une représentation conceptuelle (le message à communiquer) à une représentation textuelle ». Autrement dit, la production de texte permet de mettre en mots une pensée, des idées, des images, etc.
  • Enfin, le modèle de Hayes et Flower (1980) décrit le processus d’écriture (writing process) de textes chez des rédacteurs compétents comme étant constitué de quatre macro-processus : planification, traduction (ou mise en texte), révision et contrôle.

Quelle que soit l’approche choisie, on y retrouve les 3 étapes fondamentales. Mais comment agir dessus ?

La préparation

Il s’agit principalement d’opérations de planification que l’on pourrait structurer de la manière suivante :

  1. Conception : retrouver dans la mémoire à long terme les opérations pertinentes pour la tâche.
  2. Organisation : choisir un ordre de présentation, hiérarchiser, regrouper par catégories…
  3. Recadrage : lorsqu’on se demande s’il y a adéquation entre le texte et la ou les personnes auxquelles il se destine.

À ce stade, l’enfant écrit des bribes de phrases, des mots-clés. Il peut, s’il en ressent le besoin, dessiner. L’enfant va vous donner quelques mots (il reformule à l’oral et clarifie de la sorte ses idées) ou les écrire. Cela peut être frustrant car on a l’impression que ce dernier « ne développe pas sa pensée ». C’est en réalité tout à fait normal. N’interrompez surtout pas le fil de ses réflexions. Tout peut être dit ou évoquer même les idées les plus farfelues ou a priori éloignées du sujet.

Comment engager concrètement la préparation avec ses élèves ?

  • Verbaliser : reformulez la consigne ou même les phrases pour aider les élèves à réfléchir à voix haute. À qui cet écrit est-il destiné ? Dans quel contexte ?
  • Partir d’une image quand c’est possible (exercice de plus en plus fréquent à l’école).
  • S’appuyer sur la consigne : quels sont les termes ? Est-ce que cela renvoie à une leçon ?
  • Mobiliser l’expérience des élèves : qu’est-ce qu’ils savent sur le sujet ? Est-ce que cela leur est déjà arrivé ? Comment vivraient-ils cela ?
  • Utiliser des stratégies : Par exemple, pour le développement de paragraphes descriptifs, les élèves peuvent utiliser la stratégie IREC (adaptation proposée de la stratégie TREE en anglais). Cette stratégie consiste à :
    • trouver une Idée principale ;
    • énumérer les Raisons ;
    • Examiner la qualité des raisons ;
    • donner une Conclusion.
  • Enfin, si vous utilisez Plume, l’enfant peut utiliser les illustrations pour s’inspirer, le début du chapitre qu’il doit compléter ou les conseils apportés, et les kits pédagogiques qui peuvent accompagner certains défis. Il peut également utiliser les aides de l’oiseau, qui lui apportent une amorce de phrase, mais aussi des conseils sur le fond ou la forme, et du vocabulaire.

La composition

Il s’agit de l’activité de rédaction à proprement parler. L’enfant génère une suite d’énoncés syntaxiquement et orthographiquement compréhensibles à destination d’un lecteur. Pour cela, il doit faire face à une double contrainte : locale (orthographe, syntaxe, etc…) et globale (type de texte, cohérence…).

La composition est le moment critique pour un enfant car il s’agit du passage à l’écrit. Ce moment est vécu comme le plus paralysant car l’enfant considère souvent que l’écrit revêt un caractère définitif. C’est loin d’être le cas en réalité. Cela ne doit pas l’être, idéalement.

Chez les plus jeunes, les contraintes locales leur font totalement perdre de vue les contraintes globales, ce qui empêche le passage à l’écrit.

Comment engager avec votre enfant concrètement la composition ?

Écrire un texte minimum et l’enrichir

Il est possible d’enrichir le texte avec des familles de mots (mer, maritime, marin…) ou de champs sémantiques (par exemple pour les pirates : corsaire, pillages, combat…). Vous pouvez aussi regarder les noms et vous servir d’expansions (les adjectifs, les compléments du nom, etc.) ou même ajouter des compléments circonstanciels. Inutile d’être très docte en grammaire, il suffit simplement de poser des questions aux élèves : De quelle couleur est le bateau ? À quoi ressemble le pirate ? À quelle époque sommes-nous ?

  • Écrire sans se censurer dans un premier temps. Ne pas se soucier de l’orthographe et de la ponctuation, même si cela vous coûte.
  • S’appuyer sur des phrases d’amorce : les enfants ont souvent le sentiment de ne pas avoir d’idées. En réalité, la première phrase est un bon déclencheur ! C’est la raison pour laquelle nous les favorisons sur Plume lorsque l’enfant consulte les astuces d’écriture.

La révision

Que signifie « réviser » un texte ? C’est une question très complexe si on se penche sur la recherche. Laurent Heurley considère que c’est « un ensemble de traitements impliqués dans le contrôle de ce processus (Roussey & Piolat, 2005) ». C’est l’ensemble des processus par lequel le « réviseur » (l’enfant) tente d’améliorer son texte.

Ce processus est habituellement appelé « relecture » et ils sont nombreux, les parents et les enseignants, qui se plaignent de ce que les enfants ne se relisent pas. Et en effet ! Il s’agit d’une stratégie à mettre en place après le premier moment d’écriture ou premier jet. L’enjeu est de faire en sorte qu’il ne déserve pas l’écrit mais qu’il conduise à une amélioration du texte de l’élève.

Sur Plume, la révision se fait dès que l’enfant a terminé d’écrire, grâce à la fonctionnalité « Améliorer mon texte ». Elle permet à l’élève de s’autocorriger, avec l’aide de l’oiseau Plume qui souligne ses fautes d’orthographe et de grammaire et qui lui donne des suggestions pour se corriger. L’oiseau lui explique aussi ses erreurs, mais en fin de compte, c’est à l’élève de rectifier son erreur ! Par la suite, l’enseignant peut bien entendu lui aussi corriger le texte de l’élève, lui faire des demandes de modification, mettre un commentaire ou évaluer des compétences du LSU (Livret Scolaire Unique).

Découvrez Plume pour améliorer l’expression écrite

Pour aller plus loin, découvrez notre article sur comment aider un enfant en expression écrite. Ou bien les 5 raisons d’utiliser Plume pour enseigner la production d’écrit.

Soutenue par le Ministère, Plume est en effet une solution qui peut aider à améliorer l’expression écrite de vos élèves. Elle permet l’accompagnement des élèves et la différenciation, grâce à des fonctionnalités support. Par exemple, l’écoute audio, des conseils, le changement de mise en forme (police DYS, taille du texte) ou l’autocorrection. Son côté ludique aidera les élèves à progresser tout en s’amusant. Découvrez le témoignage de Pierre, professeur des écoles, qui utilise déjà Plume avec sa classe de CE1.

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