Plusieurs travaux ont mis en évidence le fait que la lecture et l’écriture reposent sur deux éléments :
- l’utilisation de connaissances communes : correspondances graphèmes-phonèmes, lexique, syntaxe, ponctuation, structures textuelles, etc. ;
- et des processus cognitifs et métacognitifs similaires : activation des connaissances antérieures, établissement de liens entre les parties du texte, relecture/révision, gestion de la construction de signification, prise en compte de la relation auteur-lecteur, etc.
Pourtant, la relation n’est pas aussi symétrique qu’il n’y paraît et le transfert des apprentissages de l’un à l’autre ne sont pas aussi systématiques que l’on pourrait bien le penser.
Par exemple, en ce qui a trait au décodage et à l’encodage, il est possible qu’un élève soit capable de reconnaître un mot, mais sans être capable de l’orthographier correctement. L’orthographe suppose en effet une parfaite maîtrise du mot en lui-même alors qu’il est possible de reconnaître un mot dans sa globalité.
Quelles sont en ce cas la nature des rapports entretenus par ces deux habiletés et comment les entretenir l’une l’autre ?
Les apports de la recherche
Maîtriser la lecture et l’écriture, c’est être capable d’identifier, de comprendre, d’exprimer, de créer et d’interpréter des concepts, des sentiments, des faits et des opinions, à l’oral et à l’écrit.
Il semble que les éléments pouvant être transférés entre la lecture et l’écriture varient en fonction du niveau scolaire des apprenants.
Il existe 6 stades représentés tels qu’ils sont rapportés par Fitzgerald et Shanahan (2000).
Les 6 stades
- les racines de la littératie : les enfants découvrent les fonctions et les conventions du langage écrit et développent leur conscience phonologique ;
- la littératie initiale (CP et CE1) : les élèves prennent conscience de l’interaction auteur-lecteur. Ils cherchent à donner du sens aux textes qu’ils lisent et qu’ils écrivent. Ils acquièrent les connaissances et les stratégies nécessaires à la lecture et à la production de mots et se familiarisent avec la syntaxe ;
- la confirmation et la fluidité (CE2 et CM1) : les élèves automatisent la reconnaissance et la production de plusieurs mots et intègrent différentes stratégies qui permettent une lecture et une écriture plus fluides ; parallèlement, ils déploient davantage d’efforts en vue de maîtriser l’orthographe de mots plus complexes ;
- lire et écrire pour apprendre : une première étape (CM2 et suivants) : la compréhension et l’interprétation des idées deviennent plus importantes ; les connaissances sur le vocabulaire, la syntaxe et les structures textuelles contribuent au développement commun des habiletés en lecture et en écriture ;
- multiples points de vue (2ᵉ cycle du secondaire, collège) : les élèves approfondissent les éléments du stade précédent tout en devenant plus conscients de leurs processus métacognitifs, ils prennent davantage en compte les point de vue de l’auteur et du lecteur, et développent leur pensée critique ;
- construction et reconstruction – une vision du monde (universitaire) : à ce stade, les étudiants développent une capacité accrue à construire des connaissances par le biais de la lecture et de l’écriture, en analysant les textes et en exerçant leur jugement.
Il n’en demeure pas moins que les modalités de transfert entre les deux compétences ne sont pas clairement établies.
Les liens dans les programmes entre lecture et écriture
Les activités de lecture restent indissociables des activités d’écriture. En effet, les écrits peuvent :
- accompagner la lecture : cahiers ou carnets de lecture pour noter ses réactions de lecteur, copier des poèmes, des extraits de texte, affiches, blogs ;
- être liés au travail de compréhension : reformulation, réponses à des questions, notes, schémas, etc. ;
- consister en de l’écriture créative qui prend appui sur la lecture des textes littéraires. C’est le cas par exemple de Plume, une application qui permet d’enseigner la production d’écrit en classe, et sur laquelle les élèves peuvent entre autres coécrire des histoires classiques.
Le postulat de l’interaction entre la lecture et l’écriture
Il y a une grande interaction entre la lecture et l’écriture.
L’écriture est en effet pratiquée en relation avec la lecture de différents genres littéraires dans des séquences qui favorisent l’écriture créative et la conduite de projets d’écriture. L’application Plume vous propose d’ailleurs de nombreuses séquences pour mettre en place la production d’écrits dans votre classe !
De plus, les élèves prennent l’habitude de recourir à l’écriture à toutes les étapes des apprentissages : pour réagir à une lecture, pour en écrire un résumé, etc.
Au cycle 3, ils affirment leur posture d’auteur et sont amenés à réfléchir sur leur intention et sur les différentes stratégies d’écriture.
La lecture est également au service des écrits des élèves, qui vont pouvoir exploiter leurs lectures pour enrichir leur écrit, mais aussi dans le cadre :
- d’une relecture personnelle ;
- d’une relecture à voix haute d’un texte par son auteur ou par un pair ;
- d’une comparaison de textes produits à partir d’une même mission d’écriture ;
- de relectures ciblées : sur des points d’orthographe, de morphologie ou de syntaxe travaillée en étude de la langue ;
- d’interventions collectives sur un texte (corrections, modifications) à l’aide du TBI (Tableau Numérique Interactif) ou bien sur un traitement de texte (texte projeté).
Des idées d’activités qui lient la lecture et l’écriture
Voici plusieurs idées d’activités d’écriture à mettre en place en fonction du niveau d’autonomie de vos élèves, mais aussi du dispositif que vous souhaitez mettre en place au sein de la classe.
- Recherche et surlignage des informations dans un texte : vous pouvez mettre cette activité en place dans les types de textes documentaires, théâtraux, poésie, etc.
- Écriture en relation avec la réception du texte :
- mise en relation avec son expérience et ses connaissances,
- mise en relation avec d’autres lectures ou d’autres œuvres, expression d’émotions, de jugements, à l’égard des personnages notamment.
- Repérage des personnages et de leurs désignations.
- Repérage de mots de liaison.
- Réponses à des questions qui demandent la mise en relation d’informations explicites ou implicites (inférences). Vous pouvez par exemple travailler sur l’implicite avec l’interprétation de la fin d’un texte, l’interprétation d’un titre, la formulation des horizons d’attente suite à la lecture d’un incipit, etc.
- Justifications de réponses avec retour au texte.
- Écriture sur la suite d’un texte ou d’un livre : c’est d’ailleurs ce que propose Plume avec les histoires à coécrire. Le principe : les élèves lisent le début du chapitre (chaque histoire a 7 chapitres). À la fin du chapitre, ils ont une mission d’écriture à laquelle ils doivent répondre avant de passer au chapitre suivant. Leur écrit s’insère dans le texte de façon logique : à la fin, ils ont ainsi coécrit une histoire ! Pour en savoir plus, retrouvez les 5 raisons d’utiliser Plume pour enseigner la production d’écrit en classe. Et si vous faites partie des TNE (Territoires Numériques Éducatifs), sachez que vous profiter de la solution gratuitement grâce à ce dispositif !
Retrouvez également notre article sur la didactique de l’expression écrite, dans lequel vous trouverez des axes de travail pour enseigner l’expression écrite, ainsi que notre article pour en savoir plus sur l’approche par compétences.
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